Conseils de préparation de base

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Ces conseils s’adressent avant tout aux étudiants qui souhaitent passer des concours d’admission sur titre « mixtes » (dossier + épreuves scientifiques + entretien de motivation) essentiellement accessibles au niveau licence (mais aussi au niveau L2 comme Supélec, et M1 comme certaines écoles du concours GEI).
Pour les étudiants intéressés par le concours universitaire CCP-L2, il est très fortement recommandé de faire une prépa universitaire (aussi appelée prépa ENSI).

I. Soigner son dossier

Avoir de bons résultats est nécessaire pour passer le premier filtre de la sélection. Pour cela, il vous faut vous situer au moins dans le premier tiers de votre promotion avec une moyenne générale autour de 12/13 minimum sur la licence si vous êtes dans une grande université comme Paris 6; les exigences en terme de moyenne peuvent être plus élevées pour une petite université. Vous avez le droit de vous planter dans quelques matières, un parcours sans faute n’est pas exigé. Par ailleurs, on vous pardonnera plus facilement des notes médiocres si vos résultats montrent une progression positive (un dossier ne sera pas pénalisé par une L1 aux résultats très moyens si elle est suivie d’une L2 avec d’excellents résultats, tandis que l’inverse indiquerait une tendance inquiétante…).
N’oubliez pas que vous aurez à fournir des lettres de recommandation dans votre dossier. Une lettre de recommandation d’un professeur (ou chargé de TD) sincère et enthousiaste peut fortement peser en votre faveur.

II. Se préparer aux écrits et aux oraux scientifiques

  • Programme de L1 et L2 avant tout :
    Bien maîtriser le programme de vos deux premières années de licence car vous serez essentiellement examinés sur celui-ci lors de vos épreuves écrites et orales, peu importe le concours et les écoles (GEI , CASTing, Supélec…). Cela vous demandera d’aller puiser dans vos vieux cahiers et polycopiés durant votre L3 afin de rafraîchir vos connaissances.
  • S’entraîner :
    Les annales du concours CASTing sont disponibles, vous pouvez (devez!) donc vous entraîner en les travaillant. En revanche, vous ne trouverez pas grand chose pour les autres concours et vous devrez donc vous débrouiller avec vos TD et les livres d’exercices disponibles dans votre bibliothèque universitaire. Pas besoin de vous entraîner sur des exercices extrêmement complexes aux solutions alambiquées, privilégiez plutôt les exercices de base qui demandent une bonne maîtrise et compréhension des notions du programme de L1-L2.

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    Les épreuves écrites du concours GEI et certaines épreuves du concours CASTing et Supélec sont constituées de QCM. Apprenez donc à appliquer une méthode de résolution adaptée aux QCM (par exemple, il n’y a pas nécessairement besoin faire de longs calculs pour trouver une solution, il faut parfois procéder par élimination, etc…)
  • Ne pas négliger la pluridisciplinarité:
    Certes, il n’est pas nécessaire de venir armé d’une double licence en mathématiques et en physique pour être admis dans une école généraliste. Certes, Michel Gonin, directeur du concours de Polytechnique, affirme dans l’émission de campus channel 2014 que les étudiants de licence de mathématiques n’ont besoin que du programme de terminale en physique pour se débrouiller aux oraux. Certes, chaque année des étudiants de licence MASS (mathématiques appliquées à l’économie) sont acceptés dans de grandes écoles d’ingénieurs…
    Il n’empêche que lorsque l’on cherche à intégrer une école généraliste, avoir un profil équilibré entre physique, mécanique et mathématiques fournit tout de même un avantage lors des concours. En effet, les écrits et oraux de ceux-ci sont presque toujours composés d’une épreuve principale portant sur votre domaine de spécialité (correspondant à votre licence) et d’une épreuve secondaire correspondant à un domaine scientifique peu ou pas traité dans votre licence (de la physique ou mécanique pour les étudiants de licence de mathématiques et informatiques et mathématiques pour les étudiants de physique et mécanique). Au delà du concours, être à l’aise dans ces différentes matières permet de mieux aborder sa scolarité une fois en école où l’on échappe difficilement au tronc commun. J’ai, pour ma part, intégré mon école sans avoir de connaissances en physique au préalable et ma moyenne générale de première année en a pâti…
    Pour mieux gérer cette pluridisciplinarité, il y a plusieurs options. Une double licence pour les plus courageux, une licence classique avec des options bien choisies (par exemple une licence de mathématiques avec des matières d’ouverture tournées sur la physique/mécanique), une prépa ENSI à la place d’une deuxième année de licence classique. Cette dernière option est idéale si on prépare une AST : elle est une bonne alternative à la double licence car en prépa ENSI la formation est pluridisciplinaire, elle se concentre sur les notions qui seront demandées aux concours et elle prépare aussi au format concours et aux oraux (lire l’article à ce sujet « Prépa ENSI»).

III. Préparer l’entretien de motivation

Il ne faut pas négliger cet entretien qui peut vraiment faire la différence entre « admissibilité » et « admission ».
En principe, vous serez interrogé sur ce qui vous pousse à intégrer une école d’ingénieurs (« Qu’est-ce qu’un ingénieur pour vous ? », « Pourquoi souhaitez-vous intégrer une école d’ingénieurs ? », « Pourquoi souhaitez-vous intégrer notre école ? » ,…), sur vos ambitions personnelles et professionnelles (« Vers quelle filière souhaiteriez-vous vous orienter ? », « Quelles matières/domaines vous intéressent ?», « Où vous voyez-vous dans 10 ans ? »,…) et sur leurs adéquations avec les formations offertes par l’école. Vous pouvez aussi être amené à parler de vos centres d’intérêt, de votre parcours académique et personnel surtout s’il est atypique,…

Pour bien préparer votre entretien :

  • Informez-vous sur l’école, sur le contenu de ses programmes, sur les filières qu’elle propose, ses domaines de spécialité,…
  • Jetez un coup d’œil aux vidéos de campus channel, elles sont très instructives pour cibler les attentes d’une école vis à vis de ses candidats universitaires (voir la rubrique « Quelques vidéos » ).
  • Identifiez vos objectifs, votre projet professionnel ou académique. Pas besoin d’avoir un projet détaillé, vous avez le droit de ne pas avoir d’idée précise de ce que vous voulez faire, mais identifiez vos centres d’intérêts, les domaines qui vous plaisent, montrez que vous avez réfléchi, que vous des pistes d’orientation plutôt solides et que celles-ci sont adéquations avec ce que propose l’école. Si vous n’avez aucune idée d’un domaine qui vous intéresse en particulier, vous pouvez être honnête si vous expliquez en quoi intégrer une école vous aiderez à « vous trouver » (par exemple vous pouvez évoquer le côté très théorique de l’université puis mettre en valeur la place de l’entreprise dans les écoles d’ingénieurs, les enseignements variés mais concrets, les projets et stages… en expliquant que tout cela vous permettrait de vous guider vers un domaine et une profession qui vous intéresse). En résumé, on peut tout dire du moment que c’est justifié et cohérent.

Intégrer une école d’ingé : AST ou prépa?

« La meilleure façon de rentrer dans une école d’ingénieurs reste la classe préparatoire » peut-on lire dans une interview de Hervé Biausser, directeur de Centrale Paris et Supélec. Il évoque le nombre de places proposées aux préparationnaires, nettement plus important que celui des places réservées aux universitaires (390 contre 40 à Centrale Paris).

Quels sont les arguments en faveur d’une classe prépa?

Dans un article du Monde.fr intitulé « Une école d’ingénieurs, avec ou sans prépa? », Olivier Rollot rapporte les propos de plusieurs directeurs de grandes écoles et notamment ceux d’Yves Demay, à l’époque directeur de l’ENSTA Paris et désormais directeur général de l’école Polytechnique, « Les écoles d’ingénieurs ne sont pas si sélectives. Entrer en prépa, c’est avoir 95 % de chances d’intégrer une école d’ingénieurs. »
La prépa est ainsi plus sélective que la fac mais à l’issue des deux ou trois années de prépa, un étudiant, même « faible », est presque sûr d’intégrer une école d’ingénieurs, celles-ci offrant de nombreuses places aux préparationnaires. Pas de filet de sécurité à la fac où il faut soigner son dossier semestre après semestre si on veut profiter des admissions parallèles. Autrement dit, il vaut mieux se retrouver en difficulté dans une classe prépa qu’à la fac.

Autre élément soulevé par Hervé Biausser dans son interview : « les universitaires ont souvent un point fort mais un focus moins dense ». Les classes préparatoires préparent mieux (!) à la diversité des enseignements présents en école d’ingénieurs qu’une licence scientifique qui sera souvent axée sur un domaine (maths, physique,…) qu’elle explorera en profondeur au détriment de la pluridisciplinarité. On peut néanmoins contourner ce problème en suivant une prépa universitaire ou une double licence (un type de formation de plus en plus proposé par les universités). Les profils universitaires pluridisciplinaires sont d’ailleurs favorisés au concours CASTing des écoles Centrales.

Sous quelles conditions choisir l’université?

Si l’on est presque assuré d’y réussir et que les méthodes de travail de la prépa ne conviennent pas.
Il y a assez peu de compétition à l’université contrairement à la prépa. Ceci peut être bénéfique pour certaines personnalités qui sont allergiques à la compétition tandis que ceux qui s’en servent comme moteur réussiront mieux en prépa. Par ailleurs, il y a très peu d’examens, de contrôles de présence, de prise en charge de l’étudiant à la fac. Celui-ci doit donc parvenir à être autonome dans son travail pour ne pas se faire piéger aux examens de fin de semestre. Mais savoir travailler régulièrement sans bâton ni carotte n’est pas suffisant, il faut savoir travailler seul. En effet, même s’il n’est pas interdit de poser des questions à ses professeurs, le contact professeur-étudiant est tout de même beaucoup moins fort à l’université. Il faut donc en partie chercher les réponses à ses questions par ses propres moyens.

Un lycéen avec de bons résultats et dont le profil s’accorde avec les méthodes universitaires a toutes les chances de très bien réussir en licence et donc de pouvoir intégrer une école d’ingénieurs par le biais d’une admission parallèle. D’autant plus que, si on se penche sur les statistiques d’admission des concours universitaires GEI et CASTing qui regroupent les écoles les plus prestigieuses, on observe que chaque année le nombre d’admis est nettement inférieur au nombre de places proposées. En témoignent les propos d’Yves Demay dans l’article d’Olivier Rollot « Parmi les 136 élèves que nous avons intégrés cette année, cinq viennent de l’université, tous les autres de prépas. Nous sommes prêts à en prendre plus, mais la population étudiante capable de suivre notre cursus n’est pas assez nombreuse », ainsi que ceux de Hervé Biausser « À Centrale, 390 places sont proposées au concours et 40 ouvertes aux admissions sur titre. Et encore, nous n’en intégrons en général pas plus de 20 ou 30, faute d’avoir d’assez bons candidats. Contrairement aux écoles de commerce qui peuvent recruter un spectre de candidats beaucoup plus large, les formations d’ingénieur ne peuvent se dispenser de compétences fortes dans les matières techniques et scientifiques ».
Les écoles d’ingénieurs n’arrivent pas à trouver assez de candidats au niveau pour intégrer leurs rangs. En somme, actuellement pour être admis sur l’un de ces concours, il ne s’agit pas d’être meilleur que les autres. Il faut et il suffit d’être « suffisamment bon ».

Mon conseil

Comme, d’une part, le passage de la prépa à l’université est plus aisé que le passage inverse et, d’autre part, avoir fait une année de prépa n’empêche pas de présenter les concours universitaires, j’encouragerais un étudiant hésitant licence scientifique et classe préparatoire à tenter la prépa. En effet, si les méthodes de travail ne lui conviennent pas, il pourra toujours se réorienter en fac et passer les concours universitaires.
Autre chose à considérer si l’on souhaite faire un choix « stratégique » : la qualité de la prépa où le candidat est admis. En effet, pour augmenter ses chances d’intégrer une école prestigieuse, je reconnais qu’il vaut mieux être un (très) bon universitaire (si possible dans une grande université parisienne ou de province comme Paris 6 ou Lyon 1) qu’être un étudiant lambda dans une petite classe prépa (ou du moins hors d’une prépa qui envoie régulièrement une partie non négligeable de ses élèves dans des écoles de ce niveau). Ainsi, lors des concours AST il n’est pas rare de rencontrer des étrangers très informés et de bon niveau qui ont postulé dans les meilleures pépas après leur bac et, n’ayant pas été admis, ont préféré tenter les admissions parallèles via une licence dans une grande université plutôt que de se rabattre sur des prépas de milieu de tableau.

Sources

Aller plus loin…

GEI

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Qu’est ce que le concours GEI?

Ce concours d’admission universitaire aux Grandes Ecoles d’Ingénieurs regroupe 13 grandes écoles: Arts & Métiers ParisTech, l’École des Mines de Nancy, l’École des Mines de Saint-Etienne, l’École des Ponts ParisTech, l’École polytechnique, l’ENSAE ParisTech, l’ENSTA ParisTech, l’ESPCI ParisTech, l’Institut d’Optique Graduate School, l’ISAE-SUPAERO, MINES ParisTech, Télécom Bretagne et Télécom ParisTech

Niveau de recrutement

L3 et M1. Il est, bien sûr, tout à fait possible de passer le concours en L3 et de le repasser en M1 l’année suivante si la première tentative s’est soldée d’un échec.

Places offertes

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Comme vous pouvez le voir, le nombre de places varie selon les ecoles et selon le niveau auquel on postule. Certaines écoles n’ouvrent aucune place pour les M1 (c’est le cas, par exemple, de Polytechnique et des Ponts). Les statistiques concernant le nombre d’inscrits sont assez difficiles à trouver. D’après le site du concours 125 étudiants ont été admis en 2013 et 135 en 2012… alors qu’il y a plus de 250 places disponibles! Il y a donc nettement moins d’admis que de places. ( lire à ce propos « Intégrer une école d’ingé : AST ou prépa? »)

Annales

Non disponibles. Quelques exemples de questions se trouvent dans la notice mais en dehors de ça le concours ne dispose pas d’annales pour les écrits.

Dossier

Il faut obtenir au moins une mention AB en licence pour espérer ne pas voir son dossier recalé dès la première étape du concours. Certaines écoles demandent même une mention B (ENSAE, les écoles des Mines,…). Quant à Polytechnique, il vous faudra avoir obtenu au moins 13 de moyenne en L2. Les exigences de chaque école concernant les critères académiques à remplir sont fournies dans la notice du concours. Si vos notes ne crèvent pas le plafond (!) mais que vous êtes tout de même bien classé dans votre promotion, il ne faut pas hésiter à demander à l’administration de votre université de vous fournir ce classement pour que vous puissiez le joindre à votre dossier. Deux à trois lettres de recommandation sont aussi à fournir, dont une obligatoirement écrite par votre responsable de formation. Sachez que n’êtes pas obligé de vous adresser à un professeur pour obtenir cette lettre (les cours magistraux ont tendance à être impersonnels et assez peu propices à l’échange, il peut donc être difficile de s’y faire connaître par l’enseignant), vous pouvez choisir de vous adresser à un chargé de TD qui vous connait bien et saura écrire une lettre plus personnelle et efficace. J’avais moi-même demandé une lettre à un professeur de cours magistral et à un chargé de TD dans des matières qui me plaisaient et dans lesquelles j’avais eu de bons résultats.

Déroulement des épreuves

Chaque école à laquelle vous avez postulé va décider si oui ou non votre dossier la satisfait. Après cette première phase de sélection des dossiers, vous aurez à passer des épreuves écrites pour les écoles ayant retenu votre dossier. Ces écrits, qui sont organisés dans plusieurs centres d’examen dans les grandes villes de France, consistent en un examen de français de 2h, un QCM de mathématiques de 2h et un QCM scientifique de 1h30 comprenant des questions de physique (obligatoires), de chimie, de mécanique, d’électronique, d’informatique et de mathématiques (le candidat y répond en fonction de sa spécialité). Vient ensuite une phase de sélection orale. Vous serez invité à vous rendre directement dans les écoles qui vous auront retenu après les résultats de vos épreuves écrites. Chaque école fait passer ses propres épreuves. Pour certaines ce sont des interrogations portant sur de la physique et des maths (les Ponts, les Mines), pour d’autres ce sont uniquement des entretiens de motivation (l’ENSTA si le QCM a été bien réussi, Supaéro, Télécom ParisTech) et pour Polytechnique vous avez carrément droit à une semaine d’épreuves (sport inclus!). La notice du concours donne quelques précisions sur le type d’épreuves qui vous attend dans chaque école.

Peut-on s’inscrire au concours si on est passé par la case prépa avant?

En principe oui. Avoir fait une année de prépa après le bac n’est pas rédhibitoire pour intégrer (il faudra tout de même justifier les raisons du passage prépa->université). Par contre, avoir suivi deux années de prépa (sup et spé) et avoir passé les concours destinés aux preparationnaires peut être gênant, surtout lorsqu’on postule au niveau L3. Certaines écoles, comme Polytechnique, demandent explicitement de ne pas avoir fait plus d’une année de prépa.

Mon avis

Dossier et oraux seront les étapes les plus importantes de ce concours. Pour être franche, je ne pense pas que les écrits soient vraiment déterminants pour la plupart des écoles. En effet, tout le monde se trouve face aux mêmes QCM, qu’ils viennent de licence de mécanique dans une université Y ou de master de mathématiques fondamentales dans une université Z… Des formations très différentes dont le contenu n’est pas forcément adapté aux épreuves. Et, sans annales, il n’y a pas vraiment de moyen de s’y préparer correctement. De mémoire, très peu de mes connaissances se sont vues recalées après les écrits alors qu’on était nombreux à sortir du centre d’examen dépités.
Ensuite, il faut garder à l’esprit que même si la procédure est commune pour postuler aux 13 écoles, chaque école fait sa propre analyse des dossiers et des écrits. Certaines regardent plutôt les résultats en mathématiques ou physique alors que d’autres regarderont le score global. C’est ainsi qu’après les QCM un camarade de ma promotion venant d’une simple licence de maths était admissible à de nombreuses écoles dont les Ponts et les Mines mais était refusé à l’ENSAM qui est plutôt spécialisée en mécanique… Certaines personnes ont été invitées à passer les épreuves de Polytechnique après les QCM mais ont été refusées pour les oraux d’autres écoles moins bien classées. Ces situations illustrent bien le fait que chaque école choisit ses candidats selon ses propres critères.

Liens utiles

Notice du concours

Studyrama « Licence 3 : les 14 grandes écoles d’ingénieurs qui vous veulent »

Prépa ENSI

Prépa universitaire, prépa ENSI, c’est quoi?

Certaines universités proposent des formations spécifiques visant à préparer aux concours d’écoles d’ingénieurs réservés aux universitaires. Selon les universités, cette prépa peut s’intégrer en première année de licence ou en deuxième année. Elle dure donc un à deux ans. Si, à la fin de sa prépa ENSI, l’étudiant n’intègre pas une école, il peut néanmoins poursuivre ses études en troisième année de licence dans un cursus scientifique de son choix (maths, physique, mécanique…). La prépa ENSI est en réalité une deuxième année de licence aux enseignements spécifiques.

A la différence d’un cursus classique, comme une licence de mécanique ou mathématiques, une prépa universitaire comporte plus d’heures de cours et offre un encadrement plus important à chaque étudiant. On y fait régulièrement des khôlles (interrogations orales), des devoirs surveillés et des concours blancs. Par ailleurs, cette formation reste fortement pluridisciplinaire! Tandis qu’un cursus classique articulera ses enseignements autour d’une discipline en particulier (en licence de maths par exemple, on peut ne plus faire de physique, mécanique… et se consacrer essentiellement aux enseignements de mathématiques), un cursus “prépa universitaire” vise à ce que l’étudiant développe un bon niveau à la fois en physique, mathématiques, mécanique et chimie… L’essentiel est vu dans chaque domaine et le programme se concentre sur les notions qui peuvent tomber lors d’un concours.

Ces formations sont couramment appelées “prépa­ ENSI”. En effet, elles ont été en partie créees dans le but de préparer un concours spécifique : le Concours National Deug-­L2 (CND­-L2 ou aussi CPP­-L2) qui regroupe 27 Ecoles Nationales Supérieures d’Ingénieurs (voir la liste ici). Cependant il y a d’autres raisons qui peuvent amener un étudiant à suivre un cursus type prépa ENSI : se préparer à un concours de niveau licence (GEI, Casting,…), conserver une formation pluridisciplinaire…

Attention: il faut veiller à ne pas confondre les prépas ENSI avec les PeiP (Preparation aux écoles d’ingénieurs Polytech…) qui sont des prépa intégrées spécifiquement créées pour accéder aux écoles du réseau Polytech, c’est à dire des formations post­bac qui durent deux ans au sein de l’université et qui donnent accès de droit à une école Polytech (école d’ingénieurs universitaire).

Pourquoi choisir cette formation?

La prépa ENSI est fortement conseillée pour passer le Concours National Deug à la fin de la deuxième année de licence car elle est calibrée pour préparer à ce concours. Cependant elle est aussi conseillée (mais pas nécessaire) pour passer d’autres concours qu’ils soient niveau L2/Bac+2 comme celui de Supelec ou L3/Bac+3 tels que GEI et Casting! Pourquoi?

Une préparation au format concours

La plupart des concours se composent d’une série d’examens écrits et d’examens oraux, les fameuses “khôlles”, qui peuvent être déroutantes pour un universitaire venant d’un cursus classique car on n’y est absolument pas préparé à ce type d’exercices. De manière générale, une prépa ENSI va permettre à l’étudiant de s’habituer aux exercices de concours et d’obtenir les connaissances qui seront testées dans la plupart des concours, y compris ceux qui ont lieu en dernière année de licence car les connaissances examinées sont en grande partie des notions de niveau L2.

La pluridisciplinarité est importante!

Lors des concours, on teste le niveau dans différentes matières, quelqu’un venant seulement d’une licence classique aura un profil déséquilibré en faveur d’une discipline dans laquelle il aura des connaissances plus poussées mais aussi hors programme du concours (et par conséquent “inutiles” pour celui­-ci). Ensuite, si l’on se projette plus loin que les concours, cette plurisdisciplinarité est aussi importante pour mieux aborder sa scolarité une fois en école car celles­-ci disposent souvent d’une ou deux années de “tronc commun” où les étudiants reçoivent des enseignements obligatoires dans toute une palette de disciplines.

Mon avis

Je ne me suis pas engagée dans un tel parcours. D’une part, je ne pensais pas à intégrer une école lorsque j’ai entamé ma licence, d’autre part j’étais attirée par les matières spécifiques à la licence de mathématiques. Or faire le choix de suivre la filière prépa ENSI c’est aussi en partie renoncer à aller dans les profondeurs d’une discipline et renoncer aux options spécifiques qui permettent de découvrir certaines branches spécialisées d’un domaine, pour se consacrer de façon plus superficielle à une variété de matières afin de couvrir le programme des concours. Cependant, je conseillerais très vivement à un étudiant désireux d’intégrer une école d’ingénieur par le biais de l’université de suivre la formation prépa ENSI au cours de sa licence. Une majorité des gens de mon université qui ont intégré une grande école sur un concours niveau licence (Casting/GEI) sont passés par une prépa ENSI lors de leur L2.

J., témoignage d’un étudiant ayant suivi une prépa ENSI

« La Prépa ENSI était surtout un choix de bon élève indécis qui avait en tête d’en apprendre le plus possible sur tout. Si les doubles parcours maths-physique ou maths-méca avaient été possibles à l’époque, je n’aurais pas forcément choisi la prépa ENSI, mais le feeling avec les responsables était bon, le programme me plaisait, et j’avais fait un tour dans les classes pré-prépa ENSI en première année : le prof était motivé et les TD avançaient plus vite.
La plupart des licences me tentaient, en conséquence je me suis dit que faire les trois en même temps ça devait être plus intéressant. Et ça l’était, pour plusieurs raisons :

  • Des cours de maths d’un niveau soutenu par rapport à ceux aux rabais d’une L2 de physique ou mécanique classiques
  • Environnement stimulant, car avec des étudiants plus motivés que la moyenne et un paquet de bons éléments
  • Un encadrement plus important. J’avais des colles et des DS le samedi matin (une quinzaine de DS en tout). C’est un élément fortement différenciant par rapport à un parcours classique.
  • Bonnes statistiques d’intégration aux concours. Mon profil pluridisciplinaire m’a donné un plus lors des concours. Les prépas ENSI P6/P7/P11 et dans une moindre mesure les doubles parcours sont sur-représentés parmi les admis.
  • Beaucoup d’étudiants étrangers, ça apporte un certain plus !

Dans le lot, je suis quand même plutôt frustré de ne pas avoir eu plus de TP. De plus, les enseignants ne sont pas toujours calibrés « prépa ENSI ». Même s’ils sont en moyenne meilleurs et motivés, il me semble qu’on est loin du prof de bonne prépa classique. »

Où suivre une telle formation?

Toutes les universités ne proposent pas cette formation, il faut donc se renseigner au cas par cas. Voici une liste non exhaustive de liens vers des universités qui possèdent un tel cursus:


La prépa ENSI sur le web

Liens utiles vers d’autres articles traitant des prépas ENSI…