Ces conseils s’adressent avant tout aux étudiants qui souhaitent passer des concours d’admission sur titre « mixtes » (dossier + épreuves scientifiques + entretien de motivation) essentiellement accessibles au niveau licence (mais aussi au niveau L2 comme Supélec, et M1 comme certaines écoles du concours GEI).
Pour les étudiants intéressés par le concours universitaire CCP-L2, il est très fortement recommandé de faire une prépa universitaire (aussi appelée prépa ENSI).
I. Soigner son dossier
Avoir de bons résultats est nécessaire pour passer le premier filtre de la sélection. Pour cela, il vous faut vous situer au moins dans le premier tiers de votre promotion avec une moyenne générale autour de 12/13 minimum sur la licence si vous êtes dans une grande université comme Paris 6; les exigences en terme de moyenne peuvent être plus élevées pour une petite université. Vous avez le droit de vous planter dans quelques matières, un parcours sans faute n’est pas exigé. Par ailleurs, on vous pardonnera plus facilement des notes médiocres si vos résultats montrent une progression positive (un dossier ne sera pas pénalisé par une L1 aux résultats très moyens si elle est suivie d’une L2 avec d’excellents résultats, tandis que l’inverse indiquerait une tendance inquiétante…).
N’oubliez pas que vous aurez à fournir des lettres de recommandation dans votre dossier. Une lettre de recommandation d’un professeur (ou chargé de TD) sincère et enthousiaste peut fortement peser en votre faveur.
II. Se préparer aux écrits et aux oraux scientifiques
- Programme de L1 et L2 avant tout :
Bien maîtriser le programme de vos deux premières années de licence car vous serez essentiellement examinés sur celui-ci lors de vos épreuves écrites et orales, peu importe le concours et les écoles (GEI , CASTing, Supélec…). Cela vous demandera d’aller puiser dans vos vieux cahiers et polycopiés durant votre L3 afin de rafraîchir vos connaissances. - S’entraîner :
Les annales du concours CASTing sont disponibles, vous pouvez (devez!) donc vous entraîner en les travaillant. En revanche, vous ne trouverez pas grand chose pour les autres concours et vous devrez donc vous débrouiller avec vos TD et les livres d’exercices disponibles dans votre bibliothèque universitaire. Pas besoin de vous entraîner sur des exercices extrêmement complexes aux solutions alambiquées, privilégiez plutôt les exercices de base qui demandent une bonne maîtrise et compréhension des notions du programme de L1-L2.
Les épreuves écrites du concours GEI et certaines épreuves du concours CASTing et Supélec sont constituées de QCM. Apprenez donc à appliquer une méthode de résolution adaptée aux QCM (par exemple, il n’y a pas nécessairement besoin faire de longs calculs pour trouver une solution, il faut parfois procéder par élimination, etc…) - Ne pas négliger la pluridisciplinarité:
Certes, il n’est pas nécessaire de venir armé d’une double licence en mathématiques et en physique pour être admis dans une école généraliste. Certes, Michel Gonin, directeur du concours de Polytechnique, affirme dans l’émission de campus channel 2014 que les étudiants de licence de mathématiques n’ont besoin que du programme de terminale en physique pour se débrouiller aux oraux. Certes, chaque année des étudiants de licence MASS (mathématiques appliquées à l’économie) sont acceptés dans de grandes écoles d’ingénieurs…
Il n’empêche que lorsque l’on cherche à intégrer une école généraliste, avoir un profil équilibré entre physique, mécanique et mathématiques fournit tout de même un avantage lors des concours. En effet, les écrits et oraux de ceux-ci sont presque toujours composés d’une épreuve principale portant sur votre domaine de spécialité (correspondant à votre licence) et d’une épreuve secondaire correspondant à un domaine scientifique peu ou pas traité dans votre licence (de la physique ou mécanique pour les étudiants de licence de mathématiques et informatiques et mathématiques pour les étudiants de physique et mécanique). Au delà du concours, être à l’aise dans ces différentes matières permet de mieux aborder sa scolarité une fois en école où l’on échappe difficilement au tronc commun. J’ai, pour ma part, intégré mon école sans avoir de connaissances en physique au préalable et ma moyenne générale de première année en a pâti…
Pour mieux gérer cette pluridisciplinarité, il y a plusieurs options. Une double licence pour les plus courageux, une licence classique avec des options bien choisies (par exemple une licence de mathématiques avec des matières d’ouverture tournées sur la physique/mécanique), une prépa ENSI à la place d’une deuxième année de licence classique. Cette dernière option est idéale si on prépare une AST : elle est une bonne alternative à la double licence car en prépa ENSI la formation est pluridisciplinaire, elle se concentre sur les notions qui seront demandées aux concours et elle prépare aussi au format concours et aux oraux (lire l’article à ce sujet « Prépa ENSI»).
III. Préparer l’entretien de motivation
Il ne faut pas négliger cet entretien qui peut vraiment faire la différence entre « admissibilité » et « admission ».
En principe, vous serez interrogé sur ce qui vous pousse à intégrer une école d’ingénieurs (« Qu’est-ce qu’un ingénieur pour vous ? », « Pourquoi souhaitez-vous intégrer une école d’ingénieurs ? », « Pourquoi souhaitez-vous intégrer notre école ? » ,…), sur vos ambitions personnelles et professionnelles (« Vers quelle filière souhaiteriez-vous vous orienter ? », « Quelles matières/domaines vous intéressent ?», « Où vous voyez-vous dans 10 ans ? »,…) et sur leurs adéquations avec les formations offertes par l’école. Vous pouvez aussi être amené à parler de vos centres d’intérêt, de votre parcours académique et personnel surtout s’il est atypique,…
Pour bien préparer votre entretien :
- Informez-vous sur l’école, sur le contenu de ses programmes, sur les filières qu’elle propose, ses domaines de spécialité,…
- Jetez un coup d’œil aux vidéos de campus channel, elles sont très instructives pour cibler les attentes d’une école vis à vis de ses candidats universitaires (voir la rubrique « Quelques vidéos » ).
- Identifiez vos objectifs, votre projet professionnel ou académique. Pas besoin d’avoir un projet détaillé, vous avez le droit de ne pas avoir d’idée précise de ce que vous voulez faire, mais identifiez vos centres d’intérêts, les domaines qui vous plaisent, montrez que vous avez réfléchi, que vous des pistes d’orientation plutôt solides et que celles-ci sont adéquations avec ce que propose l’école. Si vous n’avez aucune idée d’un domaine qui vous intéresse en particulier, vous pouvez être honnête si vous expliquez en quoi intégrer une école vous aiderez à « vous trouver » (par exemple vous pouvez évoquer le côté très théorique de l’université puis mettre en valeur la place de l’entreprise dans les écoles d’ingénieurs, les enseignements variés mais concrets, les projets et stages… en expliquant que tout cela vous permettrait de vous guider vers un domaine et une profession qui vous intéresse). En résumé, on peut tout dire du moment que c’est justifié et cohérent.